Ravenor

Ravenor tome 1 : Rencontres

Résumé : « L’esprit inoccupé s’égare dans les ténèbres »
L’histoire tumultueuse de l’inquisiteur Gideon Ravenor et de son groupe d’acolytes, aussi efficaces que meurtriers, nous transporte dans le
lointain et sinistre futur de l’Imperium de l’Humanité. En enquêtant sur le trafic d’une dangereuse substance, ils vont traverser toutes les strates de la société impériale, depuis les bas-fonds jusqu’aux plus hautes sphères, allant de planètes rongées par la pollution jusqu’à une station
spatiale isolée où la loi impériale n’a pas cours, en passant par un monstrueux cirque impérial. Hélas, leur redoutable proie parvient toujours à conserver une longueur d’avance !

Extrait : KYBAND ALERTA LE camp par vox et Hehteng vint rapidement les rejoindre. La fourrure qui lui couvrait le museau était hérissée et trempée de sueur et il avait la langue pendante à cause de la chaleur. Lorsqu’il s’exprimait en bas-gothique, il faisait un peu le bruit d’un charognard qui s’acharne sur un os à moelle, mais Kyband le connaissait depuis suffisamment longtemps pour saisir le sens de ce qu’il disait.

Le bruit suraigu d’un fusil à impulsions en mode rapide/auto.synthécuir sanglé dans son dos. Nung portait trois énormes chargeurs circulaires à la ceinture, avec autant d’aisance qu’un humain ordinaire aurait pu porter des bouteilles d’eau. Ses gros doigts tâtonnèrent pour rattacher la bande au dispositif d’alimentation.

—J’en prends bonne note, répliqua Molotch.

Hehteng avait apporté le contrôleur portatif des drones du camp et il le donna à Molotch qui se pencha sur le petit écran. Aucun des drones sentinelles mis en place autour de la zone du camp et des différents sites n’avait réagi.

—On dirait une fausse alerte, déclaraMolotch,mais nous allons tous les vérifier un par un.

Il prit la tête du groupe ; ils remontèrent le sentier brûlant de blancheur qui serpentait entre les colonnes jusqu’à la muraille de plantes grasses, molles et puantes. Il regrettait amèrement d’avoir oublié ses lunettes. Ses yeux le faisaient souffrir. Le soleil incandescent était suspendu au firmament du ciel décoloré et des buses miroitantes décrivaient lentement des cercles sur les courants ascendants, très haut au-dessus de leurs têtes.

Ils pénétrèrent dans la jungle nauséabonde. Des javelots de lumière traversaient l’enchevêtrement des tiges noires et luisantes et des fleurs en coupe plissée des tubérales. L’air sentait le rance et bourdonnait de mouches nté. De grosses chenilles vert bouteille se tortillaient dans la sève gluante des coupelles ou se laissaient pendre mollement, accrochées aux pistils gonflés des fleurs. Il régnait comme un relent de gangrène. Ils se déployèrent. Sous leurs bottes, les petites tiges tubulaires qui couvraient le sol éclataient avec un bruit de succion et répandaient leurs jus fétides. Molotch leva les yeux vers la voûte végétale, un lacis de lumière blanche et de tiges noires, et ôta son chapeau pour passer la main sur son crâne ruisselant de sueur.

Il y eut un éclair, un grondement d’air surchauffé et le monde bascula cul par-dessus tête. Molotch se retrouva couché sur le dos. Il avait le visage humide. Son cerveau était engourdi par la concussion, comme pris dans une brume ouatée et sa cuisse brûlait d’une douleur cuisante. Au-dessus de lui, les frondaisons de la jungle dessinaient toujours leur treillage de lumière et d’obscurité.

Il l’observait lorsque deux décharges de laser incandescentes, en forme de pointes de lance allongées et longues comme l’avant-bras d’un humain adulte, passèrent avec un sifflement aigu.

Il entendit des cris frénétiques aux alentours. Nung qui rugissait, Kyband qui hurlait. Le mugissement rauque d’un bolter. Et puis, par-dessus tout cela, le zap-spit

Molotch se redressa. Il était maculé de sève et il avait un trou sanguinolent de la taille d’une capsule de bouteille dans la cuisse. Des vers d’humus et des mouches essayaient déjà de s’y introduire.

—Oh, Empereur-Dieu… souffla-t-il. Il rampa jusque derrière la base d’une grosse tubérale affaissée sur elle-même. De nouvelles décharges de laser passèrent en sifflant. Plusieurs bolts creusèrent des tunnels dans le feuillage, en répandant une pluie de sève grasse et de fragments végétaux noirs et charnus. À couvert non loin de lui, Kyband lâchait bolt sur bolt. Plus loin, Emmings arrosait la forêt des rafales de son bien-aimé fusil à impulsions. Molotch savait de source sûre qu’Emmings avait tué quarante-cinq hommes, onze Tau, vingt-trois peaux-vertes et cinq eldars. Il avait accompli ces exploits avec un vieux fusil de sniper de la Garde. Depuis qu’il avait choisi cette belle arme tau dans le butin récolté lors de leur dernier affrontement, il n’attendaitque l’occasion de s’en servir.

Nung réagissait enfin à la douleur. Comme Molotch, il avait été fauché par la première salve. À présent, il barrissait de souffrance et son sang jaillissait spasmodiquement du trou aux rebords carbonisés qu’il avait au côté. Molotch alla tant bien que mal lui porter secours, sous le sifflement des décharges qui fusaient au-dessus de sa tête. L’ogryn était mal en point. Il avait une seconde blessure, une simple éraflure à la joue, dans la zone infectée par les mouches nté, mais les larves lui dégoulinaient le long du cou et sur l’épaule. Molotch sortit une dose de tranq-algique à usage unique de son étui de ceinture et la lui injecta.

—Allez, Nung ! Allez ! l’encouragea-t-il.

L’ogryn s’arrêta de beugler. Il regarda Molotch avec une expression insondable qui traduisait sans doute sa gratitude, puis il fit rouler son énorme corps sur lui-même et se mit à quatre pattes. Dans cette position, il pataugea à travers la fange végétale jusqu’au tronc principal de la tubérale la plus proche. Là, il sortit sa mitrailleuse Korsh 50 du fourreau de

Enfin il y parvint et la mitrailleuse s’éveilla. Des langues de feu qui ressemblaient à des flammes de post-combustion semirent à danser autour de ses canons rotatifs. Elle rugit une cacophonie de détonations, soutenue par le contrepoint du grincement métallique de son mécanisme d’entraînement.

Une cascade de douilles usagées jaillit de la fenêtre d’éjection et alla rebondir en crépitant sur le tapis végétal visqueux. Les rafales de mitrailleuse réduisirent la végétation en charpie, la transformant en une pulpe de débris poisseux et soulevant une brume de sève gluante. Les tirs de laser s’interrompirent

soudainement.

—Allons-y ! ordonna Molotch. Au camp !

Ils se mirent tous à courir, piétinant et pataugeant, écrasant la broussaille du sous-bois. Molotch ne voyait plus Lynta. Emmings était en tête et fut le premier à émerger dans la clairière lumineuse.

—Sortez de là, bordel ! cria-t-il en se retournant pour leur faire signe d’avancer de la main.

Sa tête tourna sèchement sur le côté et son cou maigre se brisa. L’onde de choc descendit le long de son corps osseux et le fit se convulser violemment. Ses pieds étaient toujours campés sur le sol blanc de poussière lorsque sa tête commença à se déformer, à se tordre et à se gondoler, à perdre toute ressemblance avec Emmings. Soudain, elle explosa et Emmings se replia comme un couteau de poche que l’on referme brutalement. Il s’effondra sur le flanc, dans la poussière.Molotch eut juste le temps d’apercevoir une mince silhouette armée d’un bolter qui plongeait à couvert derrière l’une des colonnes de pierre. Cela n’avait duré qu’une fraction de seconde mais il l’avait reconnu.

Ce bâtard d’interrogateur. Thonius.

Ils les avaient donc trouvés. Thonius, ses petits

camarades… et leur foutu maître, qu’il soit trois fois damné.

—Salton et Xuther sont encore trop malades pour venir, les informa Kyband. Les vers ont migré jusque dans les entrailles de Salton, à présent. Il saigne beaucoup.

Mon avis : Un excellent roman de Science Fiction tirant parfaitement de l'univers de Warhammer 40K.

Se passant dix siècles après l'hérésie d'Horus, ces romans prennent pied dans le monde de Warhammer 40K, rempli de complots d'hérétiques, de cultistes du chaos et de xénos.

Les personnages principaux de ce livre luttent contre tous ces ennemis de l'Imperium : ce sont les Inquisiteurs. Hommes et Femmes ayant tout pouvoir au sein des mondes contrôlés par Terra afin de réduire à néant les diverses menaces.

Afin de permettre à l'Imperium de ne pas tomber, afin d'empêcher le Chaos de s'emparer de la Galaxie, afin d'empêcher la disparition de l'Humanité.

Un livre palpitant qui n'est que la première partie d'une trilogie qui s'annonce passionnante.

Je vous recommande ce livre écrit par un des meilleurs auteurs de science fiction au service de l'univers incroyablement dense et riche de warhammer 40K.

Auteur : Dan Abnet
Editeur : Bibliothèque Interdite
Nombre de pages : 432
Prix : 11,50 euros