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18 avril 2009

Le royaume de Tobin tome 6, La reine de l'oracle

Le royaume de Tobin - La reine de l'oracle

tob6Résumé : À présent qu'elle a pris le pouvoir, Tamir entreprend un voyage, qui l'emmènera dans la caverne de l'oracle où devraient être confirmées ses prétentions au trône. Mais devenir une femme est plus difficile encore pour elle. Les événements semblent inévitablement la jeter dans les bras de Ki, son écuyer et compagnon de jadis

Extrait : Les trois jours suivants s'écoulèrent trop vite au gré de Ki, tout écartelé qu'il se retrouvait entre l'excitation d'exercer le commandement pour la première fois et le sentiment de culpabilité que lui causait sa séparation d'avec Tamìr. Il consacra ses journées à veiller sur l'équipement de sa compagnie et à dresser des plans avec Jorvaï en vue de la première confrontation à laquelle il serait associé. Quant à ses soirées, il les passait auprès de Tamìr, à guetter dans ses regards l'ombre d'un regret, mais il n'y perçut que du contentement pour lui-même et l'ardent désir de l'amener à se distinguer au cours des opérations.
Le soir qui devait précéder son départ, il s'attarda chez elle après que les autres se furent tous retirés. Comme ils se tenaient assis près de la fenêtre ouverte, à siroter leur dernière coupe de vin tout en prêtant l'oreille aux chants des grillons, il fut surpris par la vision qu'il avait d'elle. Elle était en train de contempler d'un air pensif les constellations du firmament, et l'un de ses doigts délicats parcourait lentement le motif en relief de son hanap d'argent. Elle portait en l'occurrence une robe brodée de pampres d'or et dont le rouge sombre lui seyait à merveille. La lumière de la chandelle adoucissait ses traits et mettait des reflets mouvants dans sa chevelure qui se répandait librement sur ses épaules et sa poitrine.
En ce moment précis, Ki perdit Tobin de vue comme cela ne lui était encore jamais arrivé. Les lèvres de Tamìr lui semblèrent aussi pulpeuses que celles de toutes les filles qu'il avait jamais embrassées, ses joues aussi lisses que celles d'une jouvencelle et non plus d'un garçon imberbe. Sous ce jour-là, elle lui donnait presque un sentiment de fragilité. Il avait comme l'impression qu'il la voyait pour la toute première fois.
Et puis elle se tourna vers lui et haussa un sourcil en une expression tellement coutumière qu'elle lui ressuscita Tobin sur-le-champ, Tobin qui le dévisageait du même œil que toujours.
« Qu'y a-t-il ? C'est ton dîner qui ne passe pas ? »
Il lui sourit d'un air penaud. « J'étais seulement en train de me dire... » Il s'arrêta pile, le cœur galopant. « Je regrette que tu ne viennes pas avec moi, demain.
— Moi aussi. » Son sourire triste était bien celui de Tobin, lui aussi. « Promets-moi que tu... » Là-dessus, elle s'interrompit, manifestement embarrassée. « Enfin, ne va pas t'amuser jusqu'à te faire tuer.
— Je ferai de mon mieux pour éviter ça. Jorvaï pense que la plupart de nos adversaires renonceront à se battre, de toute façon, dès qu'ils te verront fermement résolue à marcher contre eux. Il se peut que je n'aie même pas l'occasion de défourailler mon épée.
— Je ne sais si je préfère te souhaiter qu'il ne t'arrive rien ou que tu brilles au combat. À propos, s'il advenait que tu aies à te battre, hein ? Tiens, j'ai bricolé ça pour toi. » Elle farfouilla dans sa manche et en retira un disque d'or large environ d'un pouce de diamètre et le lui offrit. Dessus était ciselée en ronde bosse une chouette aux ailes déployées tenant entre ses serres un croissant de lune. « L'idée m'en est venue voilà quelques jours. Je l'ai modelée en cire et fait réaliser au village.
— Elle est magnifique ! Et quelle joie de voir que tu te remets à créer des objets ! » Ki dénoua la lanière de cuir qui enserrait son col et y enfila l'amulette en un pendentif jouxtant le cheval sculpté. « À présent, j'ai les deux dieux de mon côté.
— C'était ça, l'idée. »
Elle se leva et tendit la main. Se dressant à son tour, il la lui serra. « Pour te guider, Ki, déclara-t-elle, le feu de Sakor et la lumière d'Illior. »
Sa main était chaude dans la sienne, la paume rendue rugueuse par le maniement de l'épée, les doigts vigoureux et calleux par la pratique de l'arc. Il attira Tamìr dans ses bras et l'étreignit très fort, éperdu du désir de connaître son propre cœur. Elle lui retourna son étreinte et, lorsqu'ils se détachèrent, il eut l'impression d'entrapercevoir dans ses yeux un éclair fugitif de son embarras personnel. Mais, avant qu'il n'ait eu le temps d'en acquérir la certitude, elle se détourna pour reprendre sa coupe en main. « Il est tard. Tu devrais t'accorder un peu de repos tant que tu en as la possibilité.
— Peut-être bien, ma foi. » Elle continuait à ne pas le regarder. L'avait-il fâchée ? « Je... je pourrais rester un moment de plus. »
Elle lui répliqua par un sourire et secoua la tête. « Ne sois pas idiot. File, te reposer. Je serai là pour assister à ton départ. Bonne nuit, Ki. »
Il ne trouva rien d'autre à dire dans sa cervelle, pas même ce qu'il avait envie de dire. « Merci pour ma mission, lâcha-t-il enfin. Je te donnerai lieu de t'enorgueillir.
— Je le sais déjà.
— Eh bien... bonne nuit. »
Une douzaine de pas seulement séparaient sa propre porte de celle de Tamìr, mais ils lui avaient fait l'effet d'être un mille quand il réintégra sa chambre. Il fut suffoqué d'y trouver Tharin, planté près du râtelier auquel était suspendue son armure.
« Ah, te voilà. Comme tu ne possèdes pas d'écuyer personnel, je me suis mis en tête de soumettre tes armes à une dernière inspection. » Tharin marqua une pause en le lorgnant d'un air bizarre. « Quelque chose cloche ?
— Rien ! » se récria vivement Ki.
Avec trop de vivacité, vu la façon dont les yeux de Tharin se plissèrent. « Tu viens tout juste de chez Tamìr ?
— Oui. Je tenais à... je tenais à la remercier. Elle s'inquiète pour moi, et... » Son bafouillage n'alla pas plus loin.
Après l'avoir considéré en silence pendant un moment, Tharin se contenta de branler du chef.
Tamìr passa une nuit sans sommeil. À chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle revoyait l'expression angoissée qu'elle avait surprise sur les traits de Ki et revivait la sensation qu'elle avait éprouvée quand il la serrait dans ses bras. Il ne sait toujours pas quoi faire de moi, et moi non plus !
L'aube n'était pas encore levée quand Tamìr se débarbouilla à sa table de toilette avant d'enfiler une robe sombre et un corselet de plates destinés aux cérémonies. Il y avait une dernière chose qu'elle entendait faire. Tharin et les Compagnons attendaient dans le corridor et lui emboîtèrent le pas comme un seul homme. Pour la première fois, elle était douloureusement sensible à l'absence de Ki à ses côtés, de même qu'à celle de Lynx, qui allait lui aussi partir comme capitaine de l'état-major de Ki.
« Ce coup-ci, tu vas vraiment le faire, n'est-ce pas ? demanda Nikidès.
— Il sera fort en peine de refuser, cette fois », murmura-t-elle avec un sourire malin.

Les compagnies montées avaient déjà formé les rangs quand ils atteignirent la cour, et le spectacle du départ y avait attiré des centaines de courtisans qui s'alignaient le long des murs et des escaliers.
Entièrement revêtus de leur armure, Jorvaï et Ki avaient eux aussi devancé Tamìr sur les lieux pour la saluer. Elle leur souhaita bonne chance à tous deux et prononça quelques mots à l'adresse des capitaines. Enfin, tout en s'efforçant de conserver une mine austère, elle se tourna derechef vers Ki. « Il nous reste encore une broutille à régler. Veuillez vous agenouiller et me présenter votre épée. »
L'apostrophe lui fit ouvrir de grands yeux, mais sans qu'il ait d'autre solution que d'obtempérer.
Tamìr dégaina sa propre lame et lui en toucha la joue et les épaules. « En présence de ces témoins, et pour prix des années d'amitié probe et loyale durant lesquelles vous m'avez sauvé plus d'une fois la vie, je vous adoube Lord Kirothius de La Chesnaie-Mont et de Reine Merci, et je vous accorde le domaine de votre naissance, ainsi que les rentes, possessions et principaux droits afférents au village de Reine Merci. En outre, il vous est remis un présent fondateur de cinq mille sesters d'or. Puissiez-vous en user sagement, pour l'honneur de votre maison comme pour celui de Skala. Relevez-vous, Lord Kirothius, et recevez vos armoiries. »
Plusieurs jeunes femmes s'avancèrent alors. L'une lui apportait sa bannière montée sur une hampe d'étendard. Une paire d'autres déployait un tabard. Les deux objets arboraient son nouvel emblème, conçu et dessiné par Nikidès. L'écu était divisé en diagonale, de senestre à dextre, par la barre blanche symbolisant la naissance légitime. Au centre de celle-ci figurait une peau de lion qui, drapée sur un bâton, commémorait la première fois où Ki avait risqué ses jours pour défendre Tobin. Tamìr le vit sourire à ce rappel de leur lointaine enfance. Le champ de gauche était vert, avec un arbre blanc, pour La Chesnaie-Mont. Celui de droite était noir, avec une tour blanche, pour Reine Merci. Enfin, surmontant l'ensemble du motif, une flamme d'argent recueillie au creux d'un croissant de lune rendait un double hommage aux dieux réconciliés.
« Eh bien, vous vous en êtes donné, du mal, hein ? » grommela Ki d'un ton qui voulait paraître contrarié, mais que démentaient ses joues rouges et ses yeux brillants. Il endossa le tabard puis dressa son épée devant son visage. « La maison de La Chesnaie-Mont et de Reine Merci sera toujours la plus fidèle de vos servantes, Majesté. »
Tamìr lui saisit la main et le fit pivoter de manière à le placer face à l'assemblée. « Ô vous tous, faites bon accueil à Lord Kirothius, mon ami et ma main droite. Honorez-le comme vous m'honorez. »
Des ovations retentirent, et la rougeur de Ki s'accentua. Tamìr lui administra une tape sur l'épaule et mima, muette, du bout des lèvres : « Sois prudent. »

Mon avis : Voici venir le dernier tome de la saga. Et avec lui la conclusion tant attendue de plusieurs énigmes : Le devenir de la relation entre Tamir et Ki (bon secondaire mais il faut bien un peu de sentiment dans ce monde de brutes...), la façon dont Frère et Tamir vont être définitivement libérés, le devenir enfin de Skala et de ses héritiers dont la lutte ne peut se conclure que dans le sang.

Les alliés de tamir, qu'ils soient guerriers ou magiciens, hommes ou femmes, skaliens ou autres, ne seront pas de trop pour la seconder dans cette tâche et la sauvegarder.

Visiter l'oracle s'impose à la veille de la guerre civile qui couve dans Skala : la reine légitime Tamir entreprend le voyage qui doit lui accorder la vision de son avenir, de l'avenir de Skala. La prophétie qui doit mener tout un peuple à la paix sous la bénédiction des Dieux.

Une conclusion menée tambour battant et qui s'avère des plus efficaces même si cetains la trouveront prévisible. Mais toute fin est prétendument prévisible pour quelqu'un aussi imprévisible puisse-t-elle être. Et puis si elle était trop peu prévisible on se sentirait trahi après tout. Une fin commeu une autre mais une bonne fin pour cette saga.

Auteur : Lynn Flewelling
Editeur : France Loisirs
Prix : 9,95 euros
Nombre de pages : 464

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