Tout est sous contrôle

10 mars 2010

Résumé : On peut avoir un caractère de chien, un sens de la répartie assassin, mais rester, même malgré soi, un mec bien.
Hugh Laurie, formidable interprète du Dr House, a largement su le prouver sur le petit écran, il récidive avec ce thriller palpitant dont le héros, Thomas Lang est un ancien militaire d'élite qui, hormis sa Kawasaki ZZR 1100, n'a pas grand-chose à perdre.
Aussi, lorsqu'on lui propose 100 000 dollars pour tuer Mr Woolf, un riche homme d'affaires londonien, Thomas ne se contente pas de refuser poliment, mais pousse l'indécence jusqu'à essayer de prévenir la future victime du complot qui se trame contre lui.
Une bonne intention ? L'enfer en est pavé.

Extrait : Un certain Cliff, professeur manchot de combat à mains nues (oui je sais, il n'en avait qu'une, de main, mais la vie est comme ça, très rarement) m'a appris que la douleur est une chose qu'on s'inflige à soi-même. On peut nous faire toutes sortes de misères - nous frapper, nous poignarder, essayer de nous casser le bras -, mais la douleur, nous la créons tout seuls. Et donc, selon Cliff qui, après deux semaines au Japon, se croyait autorisé à vendre de telles conneries au prix fort, on est toujours capable de la faire cesser. Une veuve de cinquante-cinq ans l'ayant tué depuis au cours d'une bagarre dans un pub, je ne pense plus avoir l'occasion de lui souffler dans les bronches.
(...)
L'effet sur Rayner fut celui escompté puisque, se déportant malgré lui sur le côté, il a relâché mon bras pendant un douzième de seconde. J'en ai profité pour lui balancer un méchant coup de boule, assez fort pour sentir le cartilage de son nez s'ajuster sur l'arrière de mon crâne, tandis qu'une moiteur soyeuse se répandait sur mon scalp. Levant alors le talon vers son entrejambe pour lui racler l'intérieur de la cuisse, j'ai fait connaissance avec un appareil génital d'une taille quand même impressionnate. A la fin du douzième de seconde, Rayner ne me tenait plus du tout le bras, et je me suis rendu compte que j'étais en nage.

L'avis de Dazboness : Si vous avez aimé Hugh Laurie en Dr House alors que pouuriez-vous penser de Hugh Laurie l'auteur ? A mon avis que du bien. Car bien que ce roman date de 1996, on y trouve tout le mordant cynique et enjoué dont il fait preuve dans la série TV.
Le style est dynamique et laisse peu de temps à des pauses superflues, le personnage voletant rapidement de l'action pure à la réflexion aussi intense que bourrée d'humour noir. Le héros du roman est d'ailleurs l'anti-héros par excellence, aux accointances aussi surprenantes qu'utiles. Les autres personnages gravitant à ses côtés étant de fidèles représentations des travers humains (et de ses quelques qualités parfois...).

Le scénario, bien ficelé est secondé par un récit clair et allant droit au but. toutes les longues descriptions que peuvent recéler ce type de romans sont soient utilisés pour l'introspection et la réflexion, soit simplement relégués à un flash-back ou une appréciation instantanée.
Le roman n'a pas la prétention de révolutionner la littérature mais de divertir et il y parvient avec des thèmes sur le terrorisme contemporain et la psychose des foules autant que la politique économique de l'industrie de l'armement ; précurseur des ouvrages qui ont inondé les librairies après les attentats du 11 septembre.

Une histoire noire mais drôle, pour des lecteurs enthousiasmés.